Les régions et les CRIS : quel rôle de développement et de promotion d’investissement régional ?
السلام عليكم ورحمة الله تعالى وبركاته
Les régions et les CRIS : quel rôle de développement et de promotion d’investissement régional ?
Raffach
soumia
Introduction
En
se focalisant, sur la décentralisation en tant que technique de la répartition
des compétences entre le pouvoir central et local dont le degrés est tributaire du poids de tutelle choisi par chaque état ,le Maroc qui a
opté pour le model d’état unitaire s’est
inscrit sur le plan administratif dans un long processus de réformes évolutif
de la question locale en tenant compte des considérations économiques des
collectivités locales ,à travers l’adoption d’une panoplie d’actions et de
mesures réformistes visant à réduire les disparités de développement entre les régions
qui concentre l’activité économique ,et celles les plus pauvres, à
promouvoir l’investissement privé au niveau des régions qui se livrent une
concurrence accrue en matière d’attractivité territoriale ,et ce afin de répondre
aux différents enjeux de développement régional
En
effet, il s’agit d’une opération d’encouragement de développement régional qui fut amorcé en premier lieu par la création des cris en tant que services
administratifs gérés de manière autonome considérés comme interlocuteurs
uniques en matière d’investissement, chargé de la création d’entreprise et de
l’investissement régional
Après,
la mise en place des cris en 2003, l’effort réformiste de la politique publique
s’est poursuivi à travers la constitution de 2011 qui a instauré les bases
d’une approche de la démocratie
participative se basant sur le renforcement du rôle de la région en tant
que collectivité locale qui se voit désormais
attribuer dans le fait d’énormes prérogatives s’inscrivant dans le cadre des
compétences propres.
Compte
tenu de ces premiers constats, il ,est remarqué sur le plan de la pratique une
similitude des compétences dévolues à la région et au cri en tant qu’instances régionales
que ça soit dans le cadre de la gestion déconcentrée de l’investissement pour les cris qui incarnent une gestion
administrative de l’investissement mais qui sont appelés en même temps à
promouvoir l’investissement régional et à avoir une vision stratégique de
marketing territorial au niveau régional ou des attributions s’inscrivant dans
le cadre de la décentralisation pour les régions qui sont des collectivités
locales représentées par un cadre administratif dotés de pouvoirs élargis sur le plan de développement régional
notamment en terme d’appui à l’investissement et d’entreprise, d’où le risque d’un chevechaument des compétences
entre les deux .une situation d’interférence pouvant conduire même à une
situation de contraste. Ainsi, donc il s’agit de mettre le point sur une problématique
engendrée par cette situation de similitude de compétence entre les deux
instances et de mettre au point une comparaison entre les deux, autrement dit
il s’agit d’examiner à quelle mesure cette interférence représente t- elle un
facteur de risque pouvant engendrer une interférence de missions ? et
comment peut on concilier le rôle de chaque instance de manière à atteindre les
meilleurs résultats ? Pour le faire nous allons essayer de répondre à
certaines questions qui s’imposent portant
sur les missions attribuées aux cris et les nouvelles prérogatives
accordées aux régions et de mettre le
point en outre sur les difficultés que
subi chacune d’elles
PartieI : Les CRIS des services
administratifs chargés de l’investissement avec un faible rôle de développement régional
s’appuyant
sur un rôle purement administratif accès
d’une part sur l’accomplissement des formalités et procédures de la création
d’entreprises à travers un guichet unique et la supervision et l’instruction
d’autre part des dossiers relatifs aux projets d’investissement avec toutefois
un rôle promotionnel limité voir même inexistant pour certains cris relevant de
certaines régions ,les cris assurent une instruction des dossiers
d’investissement qui s’inscrit dans le cadre de la gestion déconcentrée de
l’investissement et la délégation des pouvoirs aux walis des régions, en vue de
permettre aux investisseurs potentiels de se procurer des autorisations
administratives nécessaires à la réalisation de leurs projets d’investissement
Néanmoins,
et au fil du temps le fonctionnement de ces instances a révélé un certain nombre de
contraintes qui se répercutent négativement sur la promotion de l’investissement et le
développement régional
En
effet, et en plus des contraintes globales affectant le climat des affaires au
maroc et qui concernent essentiellement les difficultés de financement touchant les PME et les TPE, les défaillances
du secteur de la justice avec le cumul résultant du retard enregistré au niveau
de traitement des affaires présentées devant les tribunaux... ,la lenteur
administratif des procédures administratifs relatifs à l’instruction des
dossiers d’investissement, les problèmes du système foncier, la complexité du régime
fiscal qui imposent des difficultés du manque de transparence pour les
investisseurs potentiels…, ces services régionales sont impactés par des défaillances particulières liées notamment
au mode de gestion qui est resté en un stade moins avancé au niveau de certaines régions par rapport à
d’autres qui ont renouer avec la croissance en terme d’investissement et
d’attrait territorial et ce en s’appuyant sur de nouveaux modes de gestion
administrative accès sur des outils modernes de communication et de marketing territorial
basés sur des outils de veille ,chose
qui contribue à accentuer davantage les
disparités de développement régional entre les régions
Aussi,
parmi les handicaps entravant le bon fonctionnement des cris, figure la limite
de la délégation des pouvoirs accordés aux walis des régions limités à six
secteurs d’activités économique (artisanat, industrie, agro-industrie, mines,
tourisme, habitat) n’englobant
pas d’autres secteurs d’activité souvent sollicités par les investisseurs et
dont la réalisation est tributaire à l’obtention par l’intéressé des
autorisations auprès des services centraux concernés à savoir l’agence de
voyage, la location de voitures sans chauffeurs, la création des coopératives.
.Ajoutons,
à cela des difficultés communes à tout service administratif liées à la gestion
des ressources humaines qui reste une gestion classique ne répondant pas aux
nouvelles options d’une gestion de carrières..
Pour
sa part, la cour des comptes qui a procédé au cours de l’année 2009 au contrôle
de certains cris, a révélé que le fonctionnement de ces entités fait ressortir
des remarques qui portent
essentiellement sur l’absence d’une
politique cohérente au niveau de l’investissement régional. En plus, de ces anomalies la cour des comptes a déploré également
l’inexistence d’un plan stratégique pluriannuel en vue d’encourager
l’investissement, la lenteur dans l’approbation des projets d’investissement et
l’absence de procédures formalisées d’examen des dossiers d’investissement et
de leur suivi….
Avec
toutes ces difficultés enregistrées, et en l’absence d’une politique régionale
promotionnelle de l’investissement ,les cris vont se trouver en une position
dépassée par rapport aux régions qui s’approprient désormais d’un rôle tres fort en matière
d’animation économique ,chose qui peut susciter
des questionnements sur le sort des cris
Partie II: La région une entité
territoriale avec des nouvelles attributions en matière de développement régional
et d’investissement
Comparativement
au cri dont la mission fondamentale est accès sur le volet administratif, avec
un rôle promotionnel limité ,la région quant
à elle qui a subi de profondes mutations entamée par son érection au rang de collectivité
locale en vertu de la constitution de 1996,l’adoption ensuite de la loi 47-96 relative a l’organisation régionale qui a incarné une régionalisation naissante en terme
de planification économique et d’aménagement du
territoire et de coopération et de partenariat, a
connu une remarquable évolution en terme de la loi 111-14 composé d’un exhaustif dispositif visant à renforcer le
rôle de cette unité territoriale en matière d’investissement et de
développement
A
ce propos, et conformément à cette loi la région bénéficie d’une panoplie de compétences
liées à des prérogatives d’animation
économique et qui se subdivise en des compétences propres qui concernent d’une
part le développement économique et l’aménagement du territoire, qu’elle
peuvent accomplir avec leur propre ressources dont elle disposent, à cela s’ajoute
des compétences partagées avec l’autorité central avec en dernier des
prérogatives transférables avec leur ressources
du centre
En mettant l’accent sur les nouvelles
attributions accordées à la région en tant que cadre approprié de
développement, la loi 111-14 distingue entre d’une part des attributions
propres à la région dans un domaine déterminé relevant de ses limites
territoriales et des attributions
partagées d’autre part et énumère une liste exhaustive de ces attributions se focalisant sur le renforcement du rôle économique de la région qui se charge en
vertu de cette loi d’améliorer l’attractivité du territoire en matière
d’investissement privé, assure une meilleure exploitation et valorisation des
ressources naturelles
Dans
l’exercice de ses propres compétences, la région se voit dotée d’un rôle de
développement économique, avec toutefois, l’élaboration le suivi et la mise en
œuvre du plan de développement régional et le schéma régional d’aménagement du
territoire .A ce propos, la région se charge dans ses limites territoriales de
relancer le développement intégré et durable en procédant à l’amélioration de
l’attractivité du champs territorial de la région et le renforcement de sa compétitivité
économique et ce à travers une meilleure exploitation des ressources naturelles
leur valorisation et préservation
De
part les missions qui lui sont
attribuées sur ce plan, la région est appelée a assurer l’appui des entreprises, l’implantation et
l’organisation des zones d’activités économiques de la région, ainsi que
l’aménagement des routes et des circuits touristiques dans le monde rural
Ainsi
donc, avec toutes ces nouvelles attributions sur le plan d’animation économique
l’aménagement du territoire , il est remarqué
en terme des dispositions de la loi 111-14 relative a l’organisation des
régions une certaine concordance et correspondance des rôles entre d’une part la région et d’autre part le
cri, notamment en ce qui concerne l’opération d’investissement et l’appui à la
création d’entreprise, de ce fait et au moment ou les cris se chargent de
toutes les autorisations administratives nécessaires à l’investissement et
veillent sur le processus administratif de la création d’entreprises les
régions sont appelés quant à elles à assurer un rôle de développement régional par le biais de l’encouragement de
la création d’entreprise ,de l’aménagement du territoire et de développement
des nouvelles formules de coopération et partenariat…la région assure un rôle
économique global très avancé qui
parait identique sur un certain nombre de points à celui que
s’assigne certains services administratifs chargés d’urbanisme (notamment les
directions d’aménagement du territoire.., et le cri chargé de l’investissement régional.
Conclusion :
Au
vue de ce qui précède, et dans l’attente de l’évaluation de l’expérience de la régionalisation,
il s’avère nécessaire de procéder à une
conciliation des missions que se procurent la région et le cri à travers une étroite
coordination entre les deux parties de façon à avoir une vision stratégique
commune en matière d’appui a l’investissement ,en terme de marketing territorial et de
développement régional
Aussi,
il est suggéré d’accélérer le processus de réforme des cris d’attribuer à ces
instances un statut juridique leur permettant de remplir pleinement les
missions qui leur incombent, de surmonter les difficultés de gestion dont ils
souffrent mais surtout de se procurer parfaitement
de leur rôles de promotion de
l’investissement afin de répondre aux enjeux de développement
En
outre, les deux instances régionales
concernées sont interpellés quant au respect des règles de la bonne gouvernance
,et sont conviés à procéder à la mise en place des outils d’observation et de
planification orientés vers la mise en œuvre de base de données, de systèmes
d’information géographique et de l’observatoire de l’investissement dont le
rôle consistera à la collecte, l’analyse, le traitement et la diffusion de
l’information utile à la prise de décision. Un observatoire régional
d’investissement serait de ce fait dédié à la veille économique au sein de la
région et visant à définir les modalités pratiques de collecte de
l’information : fonction de coordination en vue de la centralisation des données
Réalisée par raffach soumia
Bibliographie :
-La
loi numéro 47-96 relative à l’organisation de la Région promulguée par le dahir
numéro 1-97-84 du 23 kaada 1417 (2 avril 1997), Bulletin Officiel numéro
4470,03/04/1997
-ظهير شريف رقم83- 15-1-صادر في 7 يوليو
2015بتنفيد القانون التنظيمي رقم-14-
111المتعلق بالجهات الجريدة الرسمية
2015يوليو; 23 بتاريخ
6380
-Dahir
numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du
textede la constitution, Bulletin Officiel numéro 5964 bis- 28 chaabane 1432
(30-7-2011
-Décrets
et Arrêtés portant délégation de pouvoirs aux walis de Régions, Bulletin
Officiel numéro 4984 , du 22 hija 1422 (7-3-2002)
-Lettre
Royale sur la Gestion Déconcentrée de l’Investissement adressée le 9 janvier
2002 au premier Ministre.
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